Lettres aux amis de la police (et de la gendarmerie) 2011/6
Chers collègues et chers amis,
Une Lettre à lire au soleil…(avec quelque gros livre !)
Bien cordialement
Jmb
1.L’ACTUALITÉ des ARCHIVES
■ London Lives 1690-1800 : Crime, poverty and social policy in the metropole***…
Une base de donnée, des archives en ligne comme on en rêve…
http://www.londonlives.org/static/Project.jsp
instruments de recherche, transcription de documents, documents numérisés...
moteur de recherche thématique et par noms propres présentations historiques :
http://www.londonlives.org/static/Policing.jsp#Runners
et, sur le principe du wiki, la reconstitution de parcours biographiques : http://www.londonlives.org/static/Lives.jsp
(soit par nom propre soit par "catégories" : Bowstreet runners, gypsies...)
Même les historiens les plus rétifs à l’usage des archives pourront consulter ces sources… depuis leur lit
■ Les bagnes
Les archives d’outre-mer d’Aix-en-Provence mettent en ligne une base de données nominative sur les bagnes coloniaux :
■ Holocauste: base de données mondiale
Les Archives nationales des États-Unis ont établi un portail internet commun pour accéder à une base de données des biens culturels volés aux juifs à l'époque nazie, qui réunit les archives de plusieurs pays et institutions internationales.Des millions de pages de documents et d'images numérisées sont désormais disponibles à travers ce portail d'où l'on peut naviguer vers les archives américaines, françaises, britanniques, allemandes, belges ou ukrainiennes. Ce site, qui permet au public d'accéder aux documents relatifs aux biens volés ou disparus pendant l'époque nazie a été officiellement lancé aujourd'hui à Washington, lors d'une cérémonie à laquelle participaient les responsables des archives nationales de plusieurs pays."Les chercheurs du monde entier vont désormais pouvoir utiliser un seul point d'entrée pour avoir un large accès à ces documents numérisés", a déclaré David Ferriero, directeur des Archives nationales des États-Unis. "C'est vraiment fait pour aider les ayants droit des victimes", a expliqué Frédéric Du Laurens, directeur des Archives françaises, dont les vastes ressources sont incluses dans ce portail. Tableaux, meubles, livres rares, bibelots volés aux familles juives et aux autres victimes de l'Holocauste peuvent être ainsi identifiés et retrouvés.
Dépêche AFP 5/5/2011
2/Appels à contributions / Thèses / Séminaires, colloques/ journées d’études…
■ CESDIP
Le CESDIP a le plaisir de vous convier à deux manifestations :
1/ "Peut-on faire confiance à la police ?"
Débat, le mercredi 11 mai 2011 à 17 h 00
Lieu : Collège de France, 3 rue d'Ulm, 75005 Paris
en présence de :
Quentin Deluermoz (Université Paris 13)
Jonathan Jackson (London School of Economics)
Fabien Jobard (CESDIP, Université de Versailles-Saint-Quentin)
Cédric Moreau de Bellaing (Ecole Normale Supérieure)
2/ une journée d'études sur "Police, sécurité et citoyenneté"
mardi 17 mai 2011
Lieu : ENS Jourdan, 48 boulevard Jourdan, 75014 Paris
salle A2 - Entrée libre. Inscription pour le repas.
(métro : Alesia ; RER : Cité Universitaire)
organisé par :
René Lévy (GERN)
Marwan Mohammed (CMH)
Mélanie Péclat (CESDIP)
Geneviève Pruvost (CESDIP)
Sur les thématiques policières, nous vous signalons également la parution d'un ouvrage, L'histoire des polices en France. De l'Ancien Régime à nos jours, publié par Jean-Marc Berlière et René Lévy.
■ L’administration et les femmes
27 mai 2011
Conseil d’État
L'Institut Français des Sciences Administratives (IFSA), en partenariat avec l'École Pratique des Hautes Études, organise son colloque historique annuel le vendredi 27 mai 2011 au Conseil d'État sur le thème « L'Administration et les Femmes ».
Pour tout renseignement complémentaire, il est possible de contacter le secrétariat de l'IFSA par courriel ifsa@conseil-etat.fr ou par téléphone au 01.40.20.83.46 ou au 01.40.20.81.40, ou de consulter le site internet de l'IFSA http://www.ifsa.fr/ http://www.ifsa.fr/
Ci-dessous le programme
Noter l’intervention de sylvie Feucher sur les femmes dans la police
■ CENTRE D’HISTOIRE SOCIALE DU XXe siècle, UMR CNRS 8058
Séminaire « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines »
1erColloque Jeunes Chercheurs sur la privation de liberté
Centre Hospitalier Sainte-Anne, Amphithéâtre Raymond Garcin 1, rue Cabanis Paris 14ème
- métro station « Glacière » -
Vendredi 16 mars et samedi 17 mars 2012
Privation de liberté
Populations, Espaces, Temps, Processus, Politiques
Sous le haut patronage de M. Serge Blisko
Docteur en médecine, président du Conseil de surveillance du Centre Hospitalier Sainte-Anne, député de Paris, membre de la commission des lois, président du Groupe d'étude de l'Assemblée nationale sur les prisons
Le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Université Paris 1 UMPR CNRS 8058) organise à Paris, en mars 2012 le 1ercolloque jeunes chercheurs sur la privation de liberté. Cette initiative prend appui sur le séminaire mensuel de recherche « Enfermements, Justice et Libertés dans les sociétés contemporaines », animé par Pierre V. Tournier, depuis 2007.
Ce colloque offre l’opportunité à des étudiants en master 2, doctorants ou jeunes docteurs ainsi qu’à de jeunes professionnels de présenter leurs travaux de recherche devant un public composé de leurs pairs et leurs ainés. Défini par un « champ de recherche », la privation de liberté, ce colloque est naturellement ouvert à toutes les disciplines scientifiques concernées : anthropologie, architecture, démographie pénale, droit, économie, ethnologie, géographie, histoire, médecine, philosophie, sciences de l’éducation, sciences de l’information et de la communication, sciences du psychisme, sciences politiques, sociologie.
Le champ couvert est le champ de compétence du Contrôleur général des lieux de privation de liberté : locaux de garde à vue de la police et de la gendarmerie, les cellules de dégrisement, les cellules de retenue des douanes, les dépôts des Palais de Justice, les centres éducatifs fermés pour les mineurs délinquants (CEF), les établissements pénitentiaires, les lieux destinés à la prise en charge médicale des personnes privées de liberté, et en particulier les secteurs psychiatriques des centres hospitaliers (internement psychiatrique), l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, le centre socio-médico-judiciaire de sûreté (Fresnes), les centres et locaux de rétention administrative, zones d’attente des ports, aéroports et gares.
Toutes les thématiques classiques ou nouvelles sont concernées. Les communications peuvent être également centrées sur des questions théoriques et /ou méthodologiques. Elles peuvent porter sur la France ou sur un autre pays (le « ou » étant non exclusif). « Jeunes chercheurs » et « jeunes professionnels étrangers sont, bien évidemment, tout aussi concernés que les français.
Les « jeunes chercheurs » (et « jeunes professionnels ») intéressés sont invités à remplir une fiche de proposition de communication (voir fiche jointe) et à l’envoyer avant le 1erseptembre 2011(pierre-victor.tournier@wanadoo.fr).
Ne pourront présenter une communication que les étudiants en master 2 (2010-2011), les doctorants, les docteurs ayant soutenu leur thèse après le 1erjanvier 2009, les élèves en cours de formation initiale dans les écoles d’application (ENAP, ENM, ENPJJ, ENSOP, EOGN, etc.) ou les professionnels en fonction depuis le 1erjanvier 2009.
Les propositions seront examinées par un comité d’organisation constitué de Lucie Bony (doctorante, Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Yasmine Bouagga (doctorante, EHESS), Sophie Desbruyères (CIP, SPIP de Paris), Emilie Dubourg (doctorante, Université de Nantes), Jean-Manuel Larralde (Professeur à l’Université de Caen), Olivier Milhaud (Maître de conférences à l’Université Paris 4 La Sorbonne), Anne Simon (doctorante à l’Université Paris 1) et Pierre V. Tournier(Directeur de recherches au CNRS, Université Paris 1) (1)
Les « jeunes chercheurs » (et « jeunes professionnels ») dont la proposition aura été retenue en seront informés le 1ernovembre 2011 au plus tard. Ils devront remettre le texte de leur communication avant le 1erjanvier 2012 afin que nous puissions les faire parvenir aux commentateurs des séances.
Le colloque sera ouvert à toutes et à tous(étudiants, enseignants-chercheurs, chercheurs, acteurs de la sécurité, de la justice et du soin, élus, militants syndicaux, associatifs et politiques, etc.).
(1) Ne pouvant pas être juges et parties, les membres du comité ne pourront pas présenter de communications.
■ Appels à contribution
La revue The Journal of Power Institutions in Post-Soviet Societies, [http://pipss.revues.org] a lancé récemment deux appels à contribution sur la réforme de la police et la réforme de l’armée dans les républiques post-soviétiques. (La revue accepte les articles en français, anglais et russe).
Vous pouvez trouver les textes de ces appels sur le site de la revue :
- 1 - Call for Contributors: “POLICE BRUTALITY AND POLICE REFORM IN RUSSIA AND POST-SOVIET REPUBLICS”
Issue 13, December 2011 (deadline for article submission end of May 2011)
Anne Le Huérou & Elisabeth Sieca-Kozlowski (13th Issue Editors) contact@pipss.org
Call available at http://pipss.revues.org/index3810.html
- 2 - Call for Contributors: “THE REFORM OF RUSSIAN AND POST-SOVIET MILITARIES”
Issue 14, Summer 2012 (deadline for article submission March 15th, 2012)
Isabelle Facon, Anna Colin Lebedev, Elisabeth Sieca-Kozlowski (14th Issue Editors) contact@pipss.org
Call available at http://pipss.revues.org/index3811.html
■ Congrès national Québec-Canada pour le 50e anniversaire de la Société de criminologie du Québec (automne 2011)
Le Congrès national Québec-Canada pour le 50 è anniversaire de la Société de criminologie du Québec (SCQ) se tiendra au Château Frontenac à Québec, l'automne prochain.
Vous trouverez le programme sommaire et bulletin d’inscription aux adresses suivantes :
http://www.societecrimino.qc.ca
www.ccja-acjp.ca<http://www.ccja-acjp.ca
Il est déjà possible de s'inscrire en complétant le formulaire d'inscription ou encore s'inscrire en ligne au
http://www.ccja-acjp.ca/cong2011/en/registration.html
3.Sur le net…
■ Un lien utile pour tous ceux qui sont intéressés par les recherches sur l’Italie moderne et contemporaine : thèses, projets de recherches, appels à contributions….
Da alcuni anni è attivo il portale Storia Moderna.it , per tutti gli studiosi vicini, con i loro studi e la loro ricerca, ai percorsi di storia moderna.
é assai ben organizzato,con una anagrafe degli studiosi,le loro pubblicazioni, le tesi di dottorato,gli "abstracts",i progetti di ricerca,
i "call for papers",e gli indici di molte Riviste specialistiche assai utili per chi fa ricerca e necessita di avere il polso della produzione storiografica italiana.
Vi allego sotto un LINK di primo rimando.
http://www.stmoderna.it/default.aspx
4.Livres & Publications…
■ Pierre Piazza & Ayse Ceyhan (s. dir.), L’identification biométrique. Champs, acteurs, enjeux et controverses, Paris, MSH, mai 2011. 456 p., tabl., graph. • 29 €
ISBN • 978-2-7351-1315-6
Les pouvoirs publics ont toujours cherché à mieux identifier les
individus afin de pouvoir, notamment, les contrôler et les surveiller plusétroitement. Les mensurations anthropométriques mises en oeuvre à lafin du xixe siècle sont en la matière une étape décisive dans la longuehistoire du corps comme source du fichage.
Depuis quelques années, la biométrie s’impose comme la technologie
privilégiée d’identification des personnes à travers l’exploitation
informa-tisée de leur iris, de leurs empreintes digitales, de leur ADN,
de leur voix…
Une multitude d’enjeux accompagne l’essor considérable de cette modalitéinédite d’identification (statut conféré au corps humain, corps,atteintes aux libertés, technologisation croissante des réponses apportéesaux problèmes de sécurité, etc.) dont se sont récemment mais timidement emparées les sciences sociales.
L’ouvrage offre pour la première fois au grand public un regard élargi
sur ces diverses questions en publiant à la fois des analyses proposées
par des chercheurs français et étrangers issus de différents champs du
savoir (science politique, histoire, droit, sociologie, anthropologie, etc.) ainsi que par des acteurs en prise directe avec certains aspects de la biométrie en raison de leurs fonctions.
SOMMAIRE
I. Les racines historiques de la biométrie
II. Économie, normalisation et évaluation
des dispositifs biométriques
III. Usages civils de la biométrie
IV. Police et biométrie
V. Biométrie, protection des données
personnelles et vie privée
VI. Biométrie, identité et corps
VII. La biométrie entre intériorisation
et contestation
Conclusion : Un tournant biométrique ?
■ Guy Penaud, Inspecteur Pierre Bonny le Policier déchu de la Gestapo Française du 93 Rue Lauriston, L’Harmattan, 2011
On connaît le travail méticuleux de Guy Penaud, ancien policier reconverti en historien, sur la résistance en Périgord ou l’affaire Seznec… Il s’attache aujourd’hui à une figure inlassablement invoquée mais très mal connue et obscurcie par la légende noire de l’occupation : l’inspecteur Bonny promu « meilleur policier de France » par un ministre de l’Intérieur sortant de banquet, policier révoqué de la Sûreté nationale, reconverti en policier privé, puis en « technicien » de la bande Laffont-Chamberlin, une de ces « gestapos françaises » formée de truands, de flics ripoux qui opéra au service du SD allemand contre juifs et résistants et à laquelle il apporta ses compétences techniques et sa méticulosité avant d’être (précipitamment) condamné à mort et exécuté fin 1944…
■ Fabrice Virgili et Danièle Voldman, La Garçonne et l’assassin. Histoire de Louise et Paul déserteur travesti dans le Paris des années folles, Payot, 2011.
Présentation de l'éditeur
Paris, 1911. Paul Grappe et Louise Landy s’aiment et se marient. Survient la guerre. Paul déserte, se travestit en femme et, pendant dix ans, aux yeux de tous, vit avec Louise sous l’identité de Suzanne Landgard, entraîne son épouse dans de sordides jeux sexuels, et acquiert même une petite notoriété en étant l’une des premières « femmes » à sauter en parachute. En 1925, avec l’amnistie, Suzanne redevient Paul. Les journaux s’emparent de son histoire. Le couple a un enfant. Mais le retour à la « normalité » vire au cauchemar. Paul devient violent, alcoolique. Un soir, Louise le tue. L’enfant meurt durant la détention de sa mère. Lors de son procès, très médiatisé, Louise est défendue par Maître Garçon, l’avocat de Violette Nozières, et acquittée.
Sur la base d’archives étonnantes (photos, lettres, journaux intimes de Paul et de Louise, fonds Maurice Garçon), Fabrice Virgili et Danièle Voldman racontent cette très curieuse histoire criminelle qui brasse de multiples questions, dont celles des traumatismes de guerre, du travestissement, de l’homosexualité et des « troubles dans le genre », de la virilité, des violences conjugales et de la complexité des sentiments amoureux.
■ Alexandre Nugues-Bourchat, La Police et les Lyonnais au XIXe siècle - Contrôle social et sociabilité, Grenoble, PUG, 2010
Présentation éditeur :
Les médias mettent régulièrement à la une des incidents ou des émeutes opposant des populations aux forces de l'ordre. Le plus souvent, ces troubles sont présentés comme des épiphénomènes indignes d'une société qui se veut pacifiée. Nul ne se doute à quel point leur fréquence était élevée au XIXe siècle dans une grande ville comme Lyon ; nul ne se doute qu'ils se déroulaient dans le centre de la cité et que leurs auteurs appartenaient aux classes laborieuses. Au XIXe siècle, les élites tentent de normaliser la société française et de contrer le désordre urbain. De nombreuses lois et ordonnances viennent alors resserrer le maillage normatif ; les effectifs des forces de l'ordre sont augmentés et leur organisation améliorée. Le travail entrepris est d'envergure car le peuple lyonnais vit sans se préoccuper des ordres venus d'en haut. La rue est son domaine, là où il partage ses plaisirs et exprime ses coups de sang. La gestion du social pratiquée par les habitants ne correspond pas au modèle que l'Etat cherche à imposer. Il en résulte des rencontres plus ou moins explosives entre Lyonnais et représentants du pouvoir (policiers, commissaires, juges). Se tissent alors des rapports de pouvoir faits d'incompréhension, d'affrontements, de jeux de dupes mais aussi de compromis.
5. Postes et bourses…
■ Université de Paris
Our university will recruite 7 junior and senior researchers, through a new european program of Chairs of Excellence: RBUCE-UP.
The grants cover 2 years of salary + research grants.
Please contact us if you want to apply and select CESDIP/GERN as host laboratory (daniel.ventre@gern-cnrs.com)
1st Call
• All scientific disciplines are possible as long as they match the activity of a host laboratory. Please note that certain disciplines will be excluded from the 2nd call
• Opening of 1st call : April 1st, 2011 (closing date : June 30th, 2011)
• Evaluation by 3 independent international experts : before August 31st, 2011
• Steering Committee meeting : September 2011
• Official reply to candidates : October 2011
• Recruitment by host organizations : between November 2011 and April 2012 (certain disciplines may require prior approval of the research project by the European Union; this may imply delays in the recruitment)
All the information necessary concerning this call is available at www.rbuce-up.eu (guide for applicants, etc.)
Research Based University Chairs of Excellence
Universities of Paris
A GREAT OPPORTUNITY FOR JUNIOR AND SENIOR SCIENTISTS
26 international talented researchers
to be recruited in the Paris Region
by the following prestigious institutions :
6/ Carnet mondain (à lire jusqu’au bout !)
« Sarko veut emprunter la Tapisserie!
L’inauguration de l’exposition « Emakimono et Tapisserie de Bayeux », placée sous le Patronage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, s’annonçait comme une fête. Elle Risque d’être gâchée. Le préfet et le ministre doivent en effet venir, porteurs d’une requête du Président de la République. Nicolas Sarkozy souhaite emprunter la Tapisserie de Bayeux pour l’ouverture de son futur musée de l’Histoire de France. En janvier 2009, à Nîmes, à l’occasionde
la présentation de ses vœux au monde de la culture, Nicolas Sarkozy avait fait le constat qu’il n’existe aucun lieu « pour questionner l’histoire de France dans son ensemble » et annoncé en conséquence la création prochaine d’un « musée de l’Histoire de France ». Un projet exprimé par le président dès son élection et destiné à renforcer « l’identité nationale ».
Hervé Lemoine, conservateur du patrimoine, avait alors été chargé par la
ministre de la Culture Christine Albanel e t le ministre des Armées Hervé Morin de faire des propositions. Les premières polémiques ont porté sur le lieu à retenir pour un tel musée (ou maison) de l’Histoire de France. Les Invalides et Versailles avaient été évoqués avant que le choix se porte sur un ensemble d’hôtels particuliers libérés lors du transfert des Archives nationales, à Paris, et situés entre les rues des Francs-Bourgeois, des Archives, des Quatre-Fils et Vieille-du-Temple.
Le lieu étant choisi, il restait à définir le Contenu du musée. Là encore, le président Avait esquissé la voie à suivre : une sorte de « fédération » de musées, de monuments travaillant en réseau avec un « dépôt » des collections dans le lieu Symbolique retenu.
Carla et Henri Guaino en repérage
On le sait, depuis son mariage avec Carla Bruni, le président s’est mis à la lecture. Ces derniers mois, il a lu « Intrigue à l’anglaise », du Caennais Adrien Goetz, et les Antimémoires d’André Malraux, l’ancien ministre de la Culture du général de Gaulle. Deux ouvrages qui, s’ils n’ont apparemment pas de rapport, l’ont amené à s’intéresser à la Tapisserie de Bayeux !
Le premier évoque en effet l’épisode de l’histoire du Consulat et de l’Empire au cours duquel Dominique Vivant Denon, directeur des musées, avait réquisitionné la Tapisserie de Bayeux pour l’exposer dans la Galerie d’Apollon du musée Napoléon (le Louvre). Un emprunt qui avait duré de frimaire an XII à mars 1804, dans le cadre de la préparation du Débarquement en Angleterre.
André Malraux, lui aussi, avait conçu le projet de récupérer au Louvre le trésor bayeusain, classé depuis 2007 au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO. Malraux a renoncé à son projet, mais il a fait naître un désir de Tapisserie chez Nicolas Sarkozy. Il lui faut hâter la Réalisation de son Musée de l’Histoire de France et pour assurer le succès de l’entreprise, offrir aux visiteurs quelque chose d’exceptionnel dès l’ouverture.
Pourquoi pas la Tapisserie, mondialement connue, qui attire à Bayeux, chaque
année, plusieurs centaines de milliers de visiteurs ?
Le président a évoqué cette idée avec quelques proches conseillers : Patrick
Buisson, patron de la chaîne Histoire, et Henri Guaino, sa « plume ». L’un et
l’autre l’ont encouragé dans son dessein, trouvant l’idée excellente.
Incognito, Henri Guaino est même venu dernièrement en visite de repérage à
Bayeux avec une grande femme brune en qui les témoins ont cru reconnaître Carla Bruni.
L’affaire, tenue secrète jusqu’à cette visite, commence à « fuiter ». Il n’était pas question de laisser la rumeur se répandre : Quelles contreparties pour Bayeux ? Reste maintenant à négocie le prêt - pour une durée à déterminer- de la Tapisserie de Bayeux au futur Musée de l’Histoire de France. Et c’est là que Frédéric Mitterrand est invité à « mouiller la chemise ». Profitant de la présence du président au Japon et d’éminentes personnalités culturelles japonaises à Bayeux, il viendra samedi avec plusieurs propositions pour Patrick Gomont qui sera prochainement invité à l’Élysée pour discuter de l’affaire avec le président lui-même.
Quelles sont les contreparties offertes en échange du prêt de la Tapisserie ? Selon des sources bien informées, la ville de Bayeux pourrait bénéficier du prêt permanent d’une collection d’arts premiers que le Louvre ne peut
actuellement exposer faute de place. Frédéric Mitterrand devrait aussi venir à
Bayeux avec dans la poche une commande publique passée à la manufacture nationale d’Aubusson au bénéfice de la ville de Bayeux : une réinterprétation de la tapisserie par un grand artiste contemporain néo-pop : le Japonais Takushi Murakami, dont l’exposition au château de Versailles, en 2010, a suscité une grande polémique mais s’est aussi traduite par un immense
succès de fréquentation. On notera au passage qu’à Paris on semble ignorer que la Telle du Conquest- autre nom de notre trésor historique- est une broderie et non une tapisserie. Une authentique tapisserie contemporaine
et un musée des arts premiers contre le prêt temporaire de notre joyau du
onzième siècle : voilà le dossier sur lequel les élus bayeusains vont devoir se
pencher lors d’un prochain conseil municipal. »
Sur cette belle histoire… (parue le 1eravril dans le journal local)
Merci à tous nos « honorables correspondants » pour leurs informations…
N’hésitez pas à nous communiquer les nouvelles (parutions, soutenances de thèses, articles, séminaires, expositions, conférences, documentaires…) qui entrent dans notre champ d’intérêt et auraient échappé à notre attention…