Lettres aux amis de la police (et de la gendarmerie) 2012/01

Chers collègues et chers amis,
À l’occasion de cette première Lettre de 2012 que souhaiter aux « amis de la police » sinon une transparence, une indépendance, la propreté absolues d’une institution bien mise à mal ces derniers mois par drames, scandales, affaires, sollicitations et missions douteuses… et que la proximité des échéances électorales risque de (re)mettre au premier plan des promesses et gesticulations concernant la sécurité…
Un préfet de police du début du XXe siècle voulait faire aimer la police car une police aimée et respectée est une police efficace… Son successeur écrivait que « l’intérêt bien compris d’une démocratie est d’élever et non d’abaisser le niveau des policiers »… Des objectifs peut-être utopiques, qui restent plus que jamais d’actualité, mais qui ne semblent des priorités des politiques actuels…
Bien cordialement
Jmb


Last Chance !

L’Exposition « Fichés ? » aux Archives Nationales prolongée jusqu’au 23 janvier 2012, est désormais ouverte en continu en dépit d’un mouvement de grève impulsé par la CGT-Archives fin décembre, un syndicat qui, en l’occurrence, avait oublié son appel à sauver les archives …
Dernière occasion de se perdre dans des milliers de regards et portraits, bien au-delà du fantasme du fichage… et l’occasion de réfléchir à l’identité qui est LE sujet principal d’une exposition qui aura connu un succès d’affluence considérable (plus de 50 000 visiteurs, fin décembre)
L’occasion aussi pour beaucoup — qui nous l’ont dit et écrit — de découvrir les trésors mémoriels que recèlent les archives publiques et d’oser franchir la porte de ces archives prétendument « interdites »…


1. Des livres…

► La caricature est une source intéressante, bien connue, mais parfois négligée. Policiers et gendarmes sont depuis des siècles l’un de ses sujets favoris.
La revue  Ridiculosa publie un outil bien pratique avec sa dernière livraison…
Ridiculosa texteRidiculosa image

La même équipe de l’université de Bretagne ouest (Brest) a publié une bibliographie qui peut rendre de grands services :
Biblio satirique
Ridiculosa texte 2



Jean-Marc BERLIERE et Franck LIAIGRE, Ainsi finissent les salauds ! Séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré, Robert Laffont, 22€.

Ainsi finissent..
Septembre 1944, une trentaine de cadavres d’hommes et de femmes, tués d’une balle dans la tête, lestés d’un pavé attaché par un « cordon de tirage de matière soyeuse » sont repêchés dans la Seine… Qui sont les victimes, qui sont les tueurs ? Pourquoi ont-ils cherché à dissimuler leurs forfaits ?
Après Le Sang des communistes (Fayard, 2004) et Liquider les traîtres (Robert Laffont, 2007), Ainsi finissent les salauds constitue le 3e volet d’une étude non conformiste de la période 1940 à 1945 fondée sur une longue quête documentaire, notamment dans les archives policières et judiciaires.
Une autre image de la Libération, loin des sagas habituelles et des flonflons patriotiques…

Ainsi finissent 4e..

◄Jean-Jacques MARIE, Le Fils oublié de Trotsky, Seuil, 2012, 185 pages, 17€.

TrotskyPrésentation de l'éditeur
Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent tous l'histoire tragique de l'aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait tout du destin de Serge Sedov, le cadet, resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui et ses soutiens à travers le globe. Du reste, à Mexico, où il se réfugia finalement avant de mourir assassiné à son tour, le vieux Trostsky pensait que " s'il y avait chez Serioja (Serge) un intérêt politique actif, un esprit de fraction, toutes ces pénibles épreuves se justifieraient. Mais ce ressort intérieur lui manque totalement. Ce qui arrive lui est d'autant plus pénible. "Comme le révèle ce livre, cet " apolitisme " supposé de Serge Sedov a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, qui préférait le football aux arcanes du parti bolchevique, fut bel et bien victime d'une machination de la police politique de Staline. Accusé d'avoir " empoisonné des ouvriers " et organisé des sabotages, Serge refusera d'endosser ces charges extravagantes et d'avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d'une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n'en sut jamais rien. Ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d'une victime de la guerre que se livraient les deux héritiers de Lénine, une victime tombée dans l'oubli des grandes purges de la fin des années 1930

« Le fils de Trotsky, Serge Sedov, a tenté d’empoisonner les ouvriers » (La Pravda, 27/1/1937)
Jean-Jacques Marie, en fin connaisseur du stalinisme et des archives, reconstitue le destin de ce fils cadet du « méprisable agent du fascisme international » qui n’échappera pas au massacre de toute la parentèle.
De belles pages sur les agents du NKVD,leurs méthodes, leur incompétence aussi… et quelques pages sur le séjour de Trotsky en France… 


◄Nicolas QUINCHE, Sur les traces du crime. De la naissance du regard indicial à l’institutionnalisation e la police scientifique et technique en Suisse et en France, Genève, Slatkine, 2011, 686 p. (Travaux des universités suisses, n° 20, thèse de doctorat) ISBN 978-2051022613, 686 pages, 79€

La police technique et scientifique est décidément à la mode.
Mais pour une fois, ce n’est pas Bertillon, mais un de ses disciples (et critiques), R.-A. Reiss de Lausanne qui est sous les feux de la rampe.

Sur les traces du crimePrésentation de l'éditeur
Malgré l'enrichissement indéniable des thématiques historiques liées à l'étude du crime et des criminels, un parent pauvre reste particulièrement délaissé par les chercheurs en sciences humaines : il s'agit de la police scientifique et technique. Les études historiques spécifiquement consacrées à ce sujet sont encore rares ; on peut parler d'un profond déficit historiographique en la matière. Cet ouvrage consacré à l'émergence de la criminalistique, en tant que pratique et discipline, entend combler cette zone d'ombre. Loin de s'enferrer dans un carcan réducteur, cette recherche s'inscrit à la croisée de l'histoire des sciences, de la police, de la justice, de l'enseignement et des représentations du corps. Où situer l'instant de la genèse de la police scientifique et technique ? Faut-il en faire remonter l'origine à l'anthropométrie et aux procédures signalétiques inventées à Paris par A. Bertillon dans les années 1880-1890 ? Doit-on plutôt prendre en compte l'institutionnalisation académique de la discipline et choisir pour point de départ la création d'un diplôme universitaire à Lausanne en 1909 ? Ou se tourner vers un filon plus ancien encore en mettant l'accent sur le rôle des auteurs de romans policiers ou sur les avancées des médecins légistes en matière de constatation de l'identité ? Et que dire alors des auteurs médiévaux de traités de chasse qui écrivent des chapitres si détaillés sur l'analyse des traces du gibier pour aiguiser le regard cynégétique ? Cette étude prend le parti de ne pas se limiter à une analyse de la phase institutionnelle de la police scientifique et technique européenne, caractérisée par la création d'instituts académiques, de chaires, de laboratoires et d'écoles de police. Dans l'optique panoramique proposée ici, il s'agit de partir bien en amont de ces filières d'enseignements spécialisés et de ces structures académiques ou policières. La naissance du regard indicial et de ses évolutions inscrites dans la longue durée forme le fil rouge de l'ouvrage. Cette enquête débute avec l'étude des traités médiévaux de chasse où l'on détecte les prémices des techniques d'identification à partir des traces de pattes. Ainsi, on évite de créditer les hommes de laboratoire du début du XXe siècle de tous les mérites dans la naissance de la criminalistique. Certes, cette discipline leur doit beaucoup, notamment son ancrage institutionnel, la mise sur pied de cursus, de manuels, de revues spécialisées, de colloques et de techniques, mais d'autres acteurs les ont devancés en s'adonnant à des pratiques indiciales dignes d'intérêt. Il nous a donc paru juste de braquer la lumière de notre projecteur sur leur contribution en sortant du champ proprement scientifique. Parmi ces hommes ayant conçu et appliqué des techniques d'identification figurent les chasseurs d'animaux et de sorcières, les physiognomonistes, les photographes, les chimistes, les médecins légistes, les littérateurs, les anthropologues, les critiques d'art, les policiers et les psychologues expérimentaux. Pour éviter que la diversité des acteurs impliqués dans l'émergence de ce processus indicial ne nous fasse perdre de vue notre objet d'études, nous avons gardé comme thème unificateur les modalités du regard porté sur le corps à des fins signalétiques. Nous achevons notre parcours par une étude de cas consacrée à la fondation de l'Institut de police scientifique de Lausanne et à son premier directeur, Rodolphe Archibald Reiss, personnage incontournable de la criminalistique en Europe, tant il donne les impulsions décisives à l'essor de sa discipline et cumule de casquettes : photographe, chercheur, professeur, rédacteur, expert, vulgarisateur, organisateur, et bâtisseur.




2. Article(s)

■ Cet article de L. Fourchard sur l’Afrique du sud paru dans African Affairs (août 2011) — “The Politics of Mobilization for Security in African Townships” — ne manquera pas d’intéresser ceux qui réfléchissent au problème des “quartiers”… Car comme le rappelle avec pertinence, humour et provocation Pascal Picq dans un exercice original d’éthologie et de politique (L’Homme est-il un grand singe politique ? Odile Jacob, 2011), on néglige trop, voire on méprise, l’art de la politique chez les peuples vivant hors de la Cité.
Politique sécurité Afrique Sud


3. Séminaires, journées d’études…


► Comme promis en décembre, voici la suite du programme du séminaire de Jean-Noël Luc à Paris IV

Gendarmeries, polices et sociétés (XIXe-XXIe siècles) : régulation sociale, maintien de l’ordre, sécurité et Défense (Université Paris IV et Centre d’histoire du XIXe siècle, Paris I et Paris IV) – Maison de la recherche, 28 rue Serpente, Paris VIe – mardi 17h-19h – salle 040
Contact : Pr. Jean-Noël Luc – jnoel.luc@gmail.com


La multiplicité des polices, soulignée par le renouvellement historiographique, incite à éviter deux impasses. D’une part, la confusion entre la mission (la police) et la principale institution civile de l’époque contemporaine (la Police), qui conduirait à sous-estimer les forces militaires chargées de fonctions policières. D’autre part, l’observation privilégiée des villes, qui laisserait dans l’ombre les acteurs de la surveillance d’un immense territoire où réside, pendant longtemps, la grosse majorité de la population.

Le séminaire de la Sorbonne a d’abord été surtout consacré à l’histoire, longtemps négligée, de la gendarmerie française, considérée comme un corps militaire particulier, une composante d’un système policier en interaction avec son environnement, un groupe social engagé dans un processus de professionnalisation, un réseau de représentations et l’archétype d’autres forces publiques organisées, depuis deux siècles, dans une quarantaine de pays.

Faire l’histoire des gendarmes offre la possibilité d’étudier le fonctionnement de l’État sous un angle nouveau et de mieux comprendre comment s'inventent une militarité articulée sur la culture de service public, une police de proximité, un art de l'enquête, une technique du maintien de l'ordre et des participations originales aux opérations militaires, à la colonisation et aux dispositifs de Défense. L’observatoire est irremplaçable, puisque, jusqu’à l’étatisation complète des polices municipales en 1941, la gendarmerie constitue dans les faits la seule « police nationale », si l’on considère que ce terme désigne une force publique de l’État présente sur tout le territoire.

La fécondité de la notion de système policier a conduit à élargir les regards à l'ensemble des forces de l'ordre, civiles ou militaires, publiques ou privées, professionnelles ou informelles, y compris dans les pays étrangers. On espère ainsi contribuer au décloisonnement de l'histoire de la gendarmerie comme de l’histoire des polices civiles et à une meilleure compréhension du fonctionnement, des acteurs et des pratiques de la sécurité nationale.

 

Le programme :


7 février – La police comme instrument du nazisme : organisation, pratique et mémoire
La restructuration de la police allemande à partir de 1936 (David Gallo, assistant, Université Paris-Sorbonne).

14 février – L’exportation du modèle gendarmique français
« Nous avons pris cela des Français et nous espérons dans quelques années avoir d’aussi bons résultats qu’eux » : la gendarmerie impériale mexicaine de Maximilien Ier, 1865-1867 (Adrien Kippeurt, Université Paris-Sorbonne).

21 Février – Gendarmerie et Opérations Extérieures (OPEX)
L’action et la vie des gendarmes français en Afghanistan : le témoignage du chef d’escadron Philippe Pacaud (chef de la cellule instruction Afghanistan, Groupement blindé de gendarmerie mobile).

6 mars – Faire la police en Belgique en temps de guerre
Pour une autre histoire des polices sous occupations, 1914-1945 (Benoît Majerus, Professeur associé d’histoire de l’Europe, Université du Luxembourg).

20 mars – Force publique et colonisation
La gendarmerie en Algérie, de la conquête à 1870, entre pacification du territoire, maintien de l’ordre et défense de la légalité (Damien Lorcy, docteur en histoire du droit, Université Bordeaux II).


27 mars – Police et dictature
La police chinoise face au défi de la professionnalisation dans la Chine des réformes, 1977-2011(Camille Liffran, doctorante, INALCO)


10 avril – La sécurité, une action citoyenne ?
La police peut-elle être confiée à des amateurs ? L'histoire des gardes civiles, 1911-1920 (Arnaud Houte, maître de conférences, Université Paris-Sorbonne).

15 mai – Un système policier : l’exemple suisse
Le binôme gendarmerie-police de sûreté et la construction des polices dans le canton de Neuchâtel, XIXe siècle-début XXe siècle (Philippe Hebeisen, doctorant, Universités de Neuchâtel et Paris-Sorbonne).




4. Colloques, expositions …


■  L'Association pour des études sur la Résistance intérieure, la Fondation de la Résistance et l'Association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses présentent l'exposition virtuelle :

"EYSSES, UNE PRISON EN RÉSISTANCE 1943-1944"
le mardi 17 janvier 2012 à 14h30 à l'Auditorium de l'Hôtel de Ville de Paris
5 rue Lobeau (Paris 4e)
Métro : lignes 1 et 11 (station « Hôtel de Ville »)- Bus : 58, 70, 72, 74.
RER A ; B ; C ; station « Chatelet les Halles »
Inscriptions obligatoires par téléphone, fax ou courriel auprès de l'AERI.
16-18 place Dupleix 75015 Paris
tél : 01 45 66 62 72
fax : 01 45 67 64 24
courriel : contact@aeri-resistance.com



5. Appel à communications…

Colloque Beccaria, Genève, février 2013
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6. Débats  …

▲ Faut-il supprimer les BAC (suite) ou un Huron chez les policiers :

À propos du livre de Didier FASSIN (La force de l'ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, Paris : Le Seuil, 2011), qui montre à quelles pratiques se livrent des forces policières de la république dans certaines banlieues, on lira — après celle de Fabien Jobard (http://www.laviedesidees.fr/) — les lectures critiques et réactions de Laurent Mucchielli sur le blog lemonde.fr*  
http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/12/29/faut-il-supprimer-les-bac-brigades-anti-criminalite/ 
et de Frédéric Ocqueteau (« Un regard ethnologique amateur sur l’art français de policer l’ordre des banlieues ») sur le site de Champ pénal :
http://champpenal.revues.org/8210


▲ L’ONRDP et le ministre de l’Intérieur travaillent… la main dans la main ?
« Claude Guéant a rappelé qu'une étude sur la délinquance commise par les ressortissants étrangers devrait être publiée début 2012 par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)… »
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/delinquance-et-etrangers-gueant-travaille-sur-un-texte_1064508.html


▲ « Moins d’un Français sur deux juge la police efficace »
http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2011/12/20/Moins-d-un-Fran%C3%A7ais-sur-deux-juge-la-police-efficace


►Le STIC, le commandant Pichon… (suite)


« La mise au pilori du commandant Pichon », tribune libre sur Mediapart de Virginie Gautron et Frédéric Ocqueteau


http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/151211/la-mise-au-pilori-du-commandant-pichon


« Fin de partie pour le policier Pichon ? » par Louise Fessard
(Médiapart, 11 décembre 2011)


▲Comment financer les gilets pare-balles des policiers municipaux ? Les propositions étonnantes de la ministre du budget…

Extrait de la séance du 2 décembre à l'Assemblée Nationale :

« Mme la présidente. Je suis saisie d’un amendement n° 439 portant
Article additionnel après l’article 23.

La parole est à Mme la ministre.

Mme Valérie Pécresse, ministre. Il s’agit de soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales.
Il est donc proposé d’élargir les missions du fonds d’amorçage pourl’équipement des communes au titre du procès-verbal électronique institué l’année dernière et doté de 7,5 millions d’euros.

M. Jean-Pierre Brard. Quel rapport entre le procès-verbal électronique
et les gilets pare-balles ?

Mme Valérie Pécresse, ministre :
Cette dotation sera complétée par 2 millions d’euros prélevés sur les excédents du fonds d’aide au relogement d’urgence.
(la suite en ligne sur  le site de l'AN.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2011-2012/20120076.asp#P5692_0803)



► CRIMINOCORPUS…

Le faux-monnayage dans le Puy-de-Dôme du Second Empire à la Belle Époque : du mythe à la réalité
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article de Sébastien Soulier
L’émission et la fabrication de fausse monnaie ne représentent que 1,6 % des affaires jugées par la cour d’assises du Puy-de-Dôme entre 1852 et 1914, soit 54 accusés en plus de 60 ans. Est-ce pour autant un crime exceptionnel au sens médiatique du terme ? La représentation du faux-monnayage dans la presse locale au XIXe siècle et à la Belle Epoque a ceci de spécifique qu’elle est soumise à deux idées que l’on se fait du crime, celle d’une criminalité mythique empreinte d...
http://criminocorpus.revues.org/1252

Les animaux dans la sphère judiciaire en Lorraine (XIVe siècle-XVIIIe siècles)
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article de Laurent Litzenburger
Les archives lorraines et barroises livrent, en l’état actuel de la recherche, trente-quatre mentions de procès d’animaux et d’insectes, qui s’inscrivent dans une fourchette chronologique assez large, débutant vers le milieu du XIVe siècle et s’achevant dans le premier tiers du XVIIIe siècle. De tels procès ont eu lieu dans tout l’Occident chrétien à partir du milieu du XIIIe siècle. Les exemples sont toutefois rares, ce qui a longtemps fait dire aux historiens que ces affai...
http://criminocorpus.revues.org/1200

Louise Michel, de la déportation à l'aventure
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article de Danielle Donet-Vincent
La figure de Louise Michel, une de ces « folles »  utilisées par la Commune afin « d’affoler la population de Paris » , selon les conservateurs du temps, demeure, tout à la fois mythe et symbole, militante politique et figure de proue d’un féminisme en action dans des temps où les femmes étaient des mineures perpétuelles  , raillées, voire méprisées du plus grand nombre...
http://criminocorpus.revues.org/1089

L’Affaire Charles Lainé (1818), ou comment la police fabriquait un faux-monnayeur
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article d'Étienne Hofmann
L’Affaire Charles Lainé appartient à cette catégorie de faits divers que l’histoire n’aurait sans doute jamais retenue, sans l’intervention d’un écrivain de la stature de Benjamin Constant, qui a sauvé la vie de ce condamné à mort pour fausse monnaie. Pourtant, le cas est intéressant en lui-même, indépendamment du rôle de ce célèbre publiciste. Dans la France de cette époque, où, pour reprendre l’expression de Bernard Traimond, « une fureur » de contrefaçons « s’empare des populations », Lainé représente probablement un exemple assez rare de faussaire si amateur et si peu expérimenté...
http://criminocorpus.revues.org/958

La balance et la clef. Histoire du rattachement de l'administration pénitentiaire au ministère de la Justice
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article de Christian Carlier
L'étude que nous avons choisi d'intituler « La balance et la clef » n'a pas pour objet, est-ce besoin de le dire, d'appréhender ni même de résumer l'histoire des prisons françaises, immense domaine qui relève d'une approche scientifique et nécessite encore de nombreuses recherches d'archives. Du reste, le terrain n'est pas vierge et l'intérêt que manifestent les historiens contemporains pour la question pénitentiaire ne peut qu'inciter à la modestie.Notre démarche est beaucoup plus limitée : elle consiste à rappeler de façon synthétique, pour répondre à la curiosité des nombreuses personnes (praticiens, étudiants, intervenants en prison) qui souhaitent une documentation sur ce sujet, l'évolution de l'organisation administrative des prisons depuis l'ancien régime...
http://criminocorpus.revues.org/943

La robe et les mortiers. Joseph-Marie de Villespassans, magistrat faux-monnayeur (1713)
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article de Mathieu Soula
Au début du XVIIIe siècle, un magistrat toulousain, le conseiller de Villepassans, est soupçonné d’être à la tête d’un réseau de faux-monnayeurs. L’affaire est sensible pour le parlement, qui instruit directement l’affaire, car il s’agit de poursuivre l’un de ses membres. Un magistrat faux-monnayeur est en effet une « figure » criminelle qui trouble et pose question. Par contagion, la mauvaise renommée de Villepassans peut atteindre les autres conseillers et porter le di...
http://criminocorpus.revues.org/890

L’étranger, le soldat et le bandit. Trois figures judiciaires du faux-monnayage hispanique transfrontalier à la fin du XVIIe siècle
Criminocorpus, revue hypermédia
Un article d’Olivier Caporossi
L’étranger, le soldat démobilisé et le bandit de grand chemin sont les trois principales figures du faux monnayage hispanique que poursuivent les tribunaux du roi Charles II (1665-1700) dans les espaces frontaliers espagnols à la fin du XVIIe siècle. La défense de la souveraineté monétaire du dernier des Habsbourg obligeait les justices royales à stigmatiser les crimes de monnaie comme la conséquence d’une longue déchéance morale et sociale du délinquant. Elle impliquait aussi l...
http://criminocorpus.revues.org/807


Une sélection des nouvelles du BLOG

Territoires et lieux de justice (Histoire de la Justice, n° 21)
Criminocorpus, le blog
Territoires et lieux de justice, ouvrage coordonné par Jacques Poumarède, Paris, La documentation française, Collection Histoire de la Justice, n° 21, 2011, 267 p. ISBN 978-2-11-008739-3 4e de couverture La conjoncture d’une réforme de la carte judiciaire avec l’inauguration du nouveau palais de justice de Toulouse a conduit les journées régionales de l’AFHJ, organisées à la cour d’appel de Toulouse le 5 et 6 décembre 2008 à confronter deux thèmes d’étude : les territoir...
http://criminocorpus.hypotheses.org/3812

Les Gendarmes belges, français et néerlandais à la sortie de la Seconde Guerre mondiale (Jonas Campion)
Criminocorpus, le blog
Parution de Jonas Campion, Les Gendarmes belges, français et néerlandais à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Paris, André Versaille éditeur, 2011, 346 p. ISBN 978-2-87495-166-4 Argumentaire Durant la Seconde Guerre mondiale, les gendarmes exercent leurs fonctions en territoires occupés. De ce fait, ils sont confrontés à une difficile cohabitation avec les Allemands. Après la guerre, comment juge-t-on leurs comportements ? Entre résistance et collaboration, comment rétablit-on ...
http://criminocorpus.hypotheses.org/3796

Les désunions de la magistrature (colloque du CTHDIP, Toulouse, 12-13 janvier 2012)
Criminocorpus, le blog
Les désunions de la magistrature (XIXe-XXe siècle), colloque organisé par le Centre Toulousain d’Histoire du Droit et des Idées Politiques, jeudi 12 et vendredi 13 janvier 2012, Université de Toulouse 1 Capitole, Faculté de droit, Salle du Conseil – Gabriel Marty. Responsables scientifiques : Jacques Krynen, Jean-Christophe Gaven. La magistrature, et la justice avec elle, génère depuis plusieurs années une littérature abondante. De la presse quotidienne aux essais les plus savants...
http://criminocorpus.hypotheses.org/3760



► Vichy et la shoah …

L’historien Alain Michel, est l’auteur d’un ouvrage qui risque de  faire quelque bruit et de relancer polémiques et jugements définitifs : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (préface de Richard Prasquier, à paraître aux éditions CLD, diffusion SODIS).
Le « paradoxe » est bien connu : la France de Vichy fut l’un des pays les plus collaborateurs, pourtant le bilan de la Shoah y est l’un des plus bas d’Europe en ce qui concerne le nombre des victimes. L’historien israélien tente d’analyser les causes de ce paradoxe sans parti-pris, ni jugement, en s’appuyant sur les faits, les documents et surtout la chronologie bien oubliée par la plupart des auteurs …
Il vient d’inaugurer un blog sur lemonde.fr
www.vichyetlashoah.blog.lemonde.fr
dans lequel il fait le point de la recherche historique sur cette question très controversée. Son premier texte illustre la faiblesse de la recherche historique en France, largement fondée sur des travaux antérieurs qui peuvent comporter des erreurs que seule une plongée dans les sources et les archives permet de déceler.
Le premier exemple qu’il présente concerne la référence incontournable des historiens français que constitue curieusement l’œuvre de Paxton dont il montre les aspects téléologiques et les erreurs (« Les erreurs d’un historien – le témoignage de Paxton au procès Papon (partie 1) »)




7. Archives

▲ AD 95
Le fils du commissaire de Gonesse, Franck Martineau assassiné par des FTP à l’été 1943 sur des accusations calomnieuses d’un jeune délinquant rabroué par le commissaire à la demande de sa propre mère, a déposé les papiers de son père aux AD 95.
La cote est « 65J FONDS FRANCK MARTINEAU », le responsable est monsieur Lapalu.

▲ On le sait, les « mains courantes » des commissariats constituent une source irremplaçable pour l’histoire sociale, urbaine, culturelle… Par leurs contenus, elles permettent à l’historien de pénétrer le corps social et urbain, les mille conflits (conjugaux, de voisinage…), les petits délits et contentieux quotidiens…  avec une proximité sans égale, une vie, une chair que l’on ne trouve que rarement ailleurs…
Il existe peu de mains courantes dans les archives. Raison de plus pour signaler cette richesse des AD du Val d’Oise… On notera que plusieurs remontent au début des années 1930.
Je dois les quelques remarques et l’inventaire qui suivent à Virginie Barreau-Delaforge, responsable du pôle Archives de l'État aux Archives départementales du Val d'Oise.
La majorité de ces mains courantes ont été versées au cours de ces dernières années. Toutes ne sont pas encore communicables, si pour la majorité le délai de communicabilité est de 50 ans, quelques mains courantes sont identifiées comme étant judiciaires et leur délai est de 75 ans à compter de la clôture du registre.
Par ailleurs, nous avons encore un gros travail de collecte des dossiers individuels (entre autres) à accomplir…
Les Archives départementales du Val-d'Oise sont situées à proximité du RER A, station « Cergy-Préfecture », à environ 40 minutes de Paris. La responsable du service des publics est anglophone et l'équipe se fera un plaisir de guider tout chercheur intéressé par les fonds policiers du mardi au vendredi de 8h45 à 17h.
Pour tout renseignement, on peut également nous contacter par courrier (3 avenue de la Palette, 95011 Cergy-Pontoise cedex), courriel (archives@valdoise.fr), par téléphone (01 34 25 36 75), par télécopie (01 34 25 16 28).
 


Liste des mains courantes de commissariats aux Archives départementales du Val d’Oise
Liste des versements contenant des mains courantes de commissariats

Commissariat
Cotes
Dates extrêmes
Observations
Argenteuil
1797W16-43, 48-50, 56-57, 61-62
1973-1997

Argenteuil
1797W44, 64-68, 73-75
1969-1994
Brigade des mineurs
Argenteuil
1797W45-47, 55
1985-1989
Brigade de nuit
Argenteuil
1797W51-54
1993-1995
Sûreté urbaine
Argenteuil
1865W14-25
1995-1998

Argenteuil
1865W26-29
2003-2004
Extrait papier du registre informatisé
Argenteuil
1986W15-65
1937-2001
Poste de Cormeille-en-Parisis. Lacunes 1941-1947.
Argenteuil
1986W66-88
1989-2001
Poste de Sannois
Argenteuil
1986W89-90
2000-2001

Bezons
972W1-71
1930-1987

Cergy
832W1-18
1961-1969
Commissariat de Pontoise
Cergy
1985W39-42
2000-2001

Cergy
2007W1-24
2001
Extrait papier du registre informatisé
Cergy
1711W7-88
1990-2000

Cergy
1711W89
1995-1997
Service opérationnel spécialisé
Cergy
1711W90-97
1987-1999
Poste de Cergy-Saint-Christophe
Cergy
1711W98
1998-2000
Poste d'Eragny-sur-Oise
Cergy
1166W1-87
1961, 1973-1994

Cergy
1166W88-107
1972-1975
Mouvements des personnels et des véhicules
Cergy
1166W108-115
1980-1988
Brigade de surveillance nocturne
Cergy
1166W116-126
1988-1995
Service de surveillance du tribunal
Cergy
1166W127-130
1982-1990
Sûreté judiciaire
Cergy
1166W140
1991
Poste de Saint-Ouen-l'Aumône
Cergy
1166W141
1991
Poste de Pontoise
Cergy
1166W131-134
1981-1985, 1991
Poste d'Eragny-sur-Oise
Cergy
2164W1-32
2002-2003
Extrait papier du registre informatisé
Cergy
2164W33-45
2001-2003

Cergy
2164W46-55
1995-2004
Poste du TGI de Pontoise
Cergy
2164W56-60
2000-2004
Poste de Saint-Ouen-l'Aumône
Ermont
2026W1-157
1931-1973

Ermont
2101W1-162
1958-1985
Poste d'Ermont ou de Franconville
Gonesse
2065W1-244
1938-1990

Gonesse
2065W245-288
1969-1987
Commissariat de Goussainville
Gonesse
2065W289-381
1983-1987
Commissariat de Garges-lès-Gonesse
Herblay
2017W1-32
1993-2001

Herblay
2059W1-164
1969-1997

Herblay
2059W165-168, 170-172
1983-1997
Service de police judiciaire
Herblay
2059W169
1992-1993
Poste de Montigny-lès-Cormeilles
Herblay
2059W173-185
1998-2002
Extrait papier du registre informatisé
Montmorency
971W1-42, 46-47
1977-1990

Montmorency
971W43-45
1984-1989
Brigade de jour
Montmorency
971W47
1981-1990
Surveillance du champs de courses
Montmorency
971W48
1976-1989
Poste de Soisy-sous-Montmorency
Montmorency
2166W1-111
1988-1998

Persan
2044W1-9
2001-2002
Extrait papier du registre informatisé
Pontoise
832W1-18
1961-1969

Pontoise
743W
1930-1982
En attente de classement
Taverny
2200W1-44, 189-199, 201-203
1988-2004

Taverny
2200W45-188
1992-2003
Extrait papier du registre informatisé
Taverny
2200W200
1989-1994
Mineurs
Taverny
2200W204-209
1996-2006
Poste de Saint-Leu-la-Forêt
Taverny
2200W210
1998-1999
Poste de Beauchamp, Bessancourt, Frépillon
Taverny
2212W1-129
1980-1989

Taverny
2212W130-162
1965-1991
Poste de Saint-Leu-la-Forêt
Taverny
2212W163-176
1980-1989
Patrouille légère de sécurité
Taverny
2212W177-182
1984-1988
Brigade de renfort
Taverny
2212W183
1975-1987
Mineurs



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